jeudi 28 juin 2012

Ce que fait Haïti à

Note : Haïti ombilic -- c'est la fétichisation du moment. Mais être en Haïti est si fort que ça me déraille le fil de Chaque. Fait bifurquer, décrocher, des sériages que je négocie ordinairement à peu près dans la linéarité du journal. Il y a plusieurs traverses dans les photos recueillies, et la photo elle-même a été plus d'étonnement - et d'expérience de ce devant quoi il était possible de placer un appareil - que de photographie. N'en revenant pas. D'exclamation. Jubilation. C'est-à-dire aussi de sidération, bêtise photographique.
Pourquoi sans doute je veux retourner : pour ralentir le regard, y glisser une discrétion, une lenteur, prendre le temps d'écouter, de laisser respirer l'attention. Prendre par l'intime, par dedans, par ici, cette histoire aux dimensions héroïques. (Lisant CRL James sur Toussaint, les pages sur le Consul noir, et la tendance au hero worship dans la théorisation de leader dans les révolutions - Toussaint géant, d'un temps riche en géants. Gigantisme des enjeux géopolitiques d'époque, puis des reflux.)
Le fil du récit, journal. Le fil de la rue de Powoprins, descendue en voiture. Le fil de ce que je cherche (qui m'a trouvée, et me mène la danse) en Haïti : la "nation culturelle".