Lou Stoppard, lecture du photographique avec/chez Annie Ernaux : le dehors - MEP

Expos de la MEP ce matin, visite par rituel, et vie de Paris, mais récolte exceptionnelle. 

Pour un volet historique : "Lisa Fonsaagrives-Penn, Icône de mode", d'une richesse profonde, longue abondante expo, coup d'éclairage des 40s aux 60s, cette histoire d'un modèle (comme actrice de la pratique, "professionnalisme" dit un carton) et cette histoire d'un personnage de l'art, dans l'art, femme à plusieurs places expérimentales de femme de ces décennies. D'une nouvelle exposition de la vie artiste, et de la visibilité, action, des femmes dans. Ces statuts ambivalents, auprès des hommes, Picasso, Penn, et autres artistes à égéries elles-même artistes.

Pour un volet création contemporaine et curation, réflexivité du commissariat et des discours sur comme actes culturels par eux-mêmes (dont la retourne en adaptation, remédiation, interrogation inter-art) : "Extérieurs", Stoppard sur Ernaux et la place du "photographique" - métaphore pour une poétique, à côté du désir de photographie, y compris quand celui-ci est pratiqué. Travail proposé à la MEP, sous la forme d'une enquête dans la collection : lecture croisée du Journal du dehors et, traversière, de la collection de la Maison. Simon Baker y invite.

Je découvre donc aussi, dans la lecture de Stoppard : un Claude Dityvon, années 1970-80, très frappant, comment jamais rencontré ? Dolorès Marat. D'autres me frappent par une revue : Martine Frank Garry Winogrand W Klein, Mohamed Bourouissa. Je garde la liste complète, in petto.

Enfin, non négligeable dans cette bouffée de possible : Iris Millot, "Le soleil passe à l'embranchement", Prix Dior 2023, qui suit photographiquement sa grand-tante, vie féministe, diariste, agricultrice, dans la forêt. Ce genre d'écoute, d'attention : de la photographie actuelle, et de sa réception critique, both.

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J'aurai beaucoup à en écrire. Exceptionnellent aussi, j'ai acheté le catalogue, pour me donner le temps - de comprendre, cette saisie. Qui vient en bloc, obtus, et autant troublant que prometteur, reproducteur.

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©️ Dolorès Marat, "Les jambes", 1997. Expo MEP.

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 ©️ Dolorès Marat, "Neige à Paris" (1997). MEP expo

collected, juste un dernier plaisir

collectable

 

J M Cameron

©️ au Jeu de Paume

Julia Margaret Cameron

 ©️au Jeu de Paume

show

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Beaucoup de plaisir, photographique, quand une nouvelle étiquette apparaît. Un nouveau pôle autour duquel des fils vont pouvoir se renouer, faire circuler l'imagination et les images. J'ajoute aujourd'hui, et quelques pas rétrospectivement, celui de "collection". Qui vient de l'expérience intensive du Bon Coin ces derniers temps (très vivement "chez", et au bord de l'obscène, juste le bord interne, un intime exposé, de bonne foi ; touchant, ridicule, et de terrain, indigène, pierre de touche en fait - un nous social qui situe chacun) qui fait revenir des échos de Bourdieu sur la photographie, art moyen - avec sa cruauté ; j'aime aussi rêver plus sentimentalement (the anodyne of cultural busying, cultivation) à art populaire, vernaculaire.

collection

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vernaculaire

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Le Bon Coin

 Le Bon Coin, que j'épluche pour rêver à la nouvelle maison, recueil de photographie "art moyen" populaire. Y a-t-il une culture à y lire ? La lecture habituelle, cumulative, repère en tout cas des thèmes et des figures, et tisse une culture. Observatoire "ethnologie", "arts et traditions populaires", en tout cas. Sur nous. Rire. 

C'est très intime, tout en étant adressé au public, et recherchant le public. D'où le comique je pense. How does that work exactly?

la lumière

"Je m'éveille le matin avec une joie secrète de voir la lumière ; je vois la lumière avec une espèce de ravissement ; et tout le reste du jour je suis content."

Paraît tiré de Pensées diverses, de Montesquieu. Le service culturel du métro a filtré le tidbit pour moi. Je prends, je connais ce ravissement et je me ravis qu'il soit connu.

Paul Graham

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temps photographique, long

 J'aime savoir tout le temps que ça va prendre de publier la totalité du choix de photos du voyage. 

J'aime cette temporalité, formatrice, où beaucoup s'apprend encore, se comprend, prend forme, se nomme. Envie de la laisser se dérouler. Intéressée, curieuse, de son cours.

de Lola Alvarez Bravo

©️ 1946. 

Où on voit déjà l'enjeu des photographes femmes, et des regards qui commencent à se prendre en histoire par leurs productions, leurs entrées dans le milieu commun. Dans les années 40, reportages, prises anthropologiques, lieux lointains, par des détours subalternes (mais aussi depuis des privilèges du voyage et du pouvoir de média, même en modalité de pionnières).

sens de la photographie

©️ James Barnor.

Ici l'émotion, la beauté (je dis, pour une fois, beauté, au sens de ce qui touche, beauté éthique, pleine positivation de valeur : faire croire à la valeur) : aussi dans le fait, contextuel, de la place de cette image à l'intérieur de la collection Bachelot, et de l'inclusion éditoriale dans l'exposition. Sillage des lectures et valeurs (sillage des valorisations) de la photo, qui s'y est cumulé, associé. 

où la photo, et où pas exactement

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Tout est beau et touchant, mais on a passé l'ogive, le point de croisement, de l'organisation de la photo : il était dans l'angle de cou et de l'épaule, associé exactement au port de tête indiqué dans les traits, tendons et ombres de la gorge. 

où la photo

 ©️ où ? Où ?

de Boubat

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On cherche. On cherche où, car il s'agit bien du visuel, et spécifié en deux dimensions pour l'image, il a donc bien ses surfaces et ses localités. Pourtant il est clair que c'est le sens qui est exprimé en relations d'espace, et non l'espace qui s'exprime. Beauté de la photographie, pour ce mystère. Car on peut chercher.
 

photo discours photo écriture

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