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mardi 26 septembre 2023

dimanche 10 juin 2018

Jaurès

Enfin hier, la possibilité de rejoindre le groupe/l’initiative des photos pour les exilés arrivés à Paris et lancés dans la course au statut. Parcours, combattant. Remarques :

. le lieu ne se donne pas, puisqu’il se vole. Sa logique est d’être présent et repérable dans un code parallèle à celui de l’ordre public et d’en ses publicités. Où est-ce ? Je comprends que c’est autour de la porte de France Terre d’asile, for one. Je sillonne. Comment je comprends, par la géographie. Je vois des cars de CRS en veille. Les gens dans les rues, sur le pont, les berges, d’esplanade devant le bassin (curiosité, nota, co-historique : jour d’un festival écologique, brochettes, festivité, concert open air, déguisement, dont pour le défilé manif, où je retrouve un groupe singulier dans le flot des blancs bourgeois et bohème, Coordination des sans-papiers) très mêlés. Espace carrefour de Jaurès. Femmes roms qui passent, jeunes hommes seuls en uniforme de transfuge, incertains, statiques dans l’espace que d’autres traversent vers. On apprend à l’habiter - ou plus précisément on apprend qu’on l’habite. Que c’est ici. L’histoire se présente ici. « Comme ça ».
Je chercher sur les berges, vers l’esplanade (pôle lumineux, alors que c’est bien sûr au pôle crade, et au point de veille du car CRS que ça se passe). Je reviens vers le seul groupement de gens autour d’un banc, ensemble ou pas ensemble indistinctement. Je vois la scène que j’attendais : deux femmes du côté de l’appareil, un jeune homme, visage doux et incertain, traits de grande jeunesse et identité fluide aux aguets , mains d’homme et bague orientale, se donne de front. On lui a demandé de plier les genoux pour la pose, à hauteur de photographe. Une jeune femme est aussi là, maraude de FTDA, recherchant les individus les plus exposés, mineurs etc. Elle passe, mais elle est avec une famille parents bébé, le camion FTDA les emmène. L’initiatrice du projet photo est croate. Douce, expérimentée, ouverte à parler alors qu’elle doit être, ici mon imagination, pompée de répéter, d’engager le discours. Je pose des questions, on chercher à me situer, journaliste ?, ah université, les migrants devenus exilés de P8, Tolbiac et les occupations universitaires. Maille, ici encore.

. comment l’entrée, commencement, processus  : ici je récolte les premières informations de réseau, les premiers repères de terrain. Associations identifiées, pratiques montrées et évoquées, témoignage direct, corps des gens engagés dans. Les dicibles et Vraisemblables. Il y a les effets d’étrangerunsurprising : une photographe parisienne, peut-être retraitée, une jeune femme croate parlant français et anglais, une jeune femme étudiante latino-américaine peut-être. Il y a la présence de l’université, ou est-ce plutôt des étudiants ? Ayant participé aux mobilisations. Il y a le croisement des mouvements et revendications - et même le croisement des états d’exclusion nationale : sans-papiersréfugiésRoms et petits vendeurs de rue aux habitus immigrant et clandestin. Croisement et générations historiques successives, coprésentes.

. Naeem, Pashto de Peshawar, me montre son dossier, uniforme également (cahier de pochettes transparentes, documents recueillis avec soin administrtif et porté sur lui) et son « récit », une page calibrée, disponible en français et en anglais. Je vais lui indiquer la porte pour le DU de P8. J’apprends que initiatives similaires à Nanterre et (sélectivement, c’est la signature), Sciences Po.

Qu’est-ce qu’on photographie ? Pauvreté des photos produites, mais cette pauvreté montre. Une qualité du visible de cette vie contemporaine, partagée à l’interface parisienne.

mardi 20 décembre 2011

Peuple - étranger en Inde


Etonnée de cet effet, du séjour ici : que je comprends le sens de se faire accompagner (Naipaul et ses accompagnateurs, forme journalistique, et ethnologique, basique ; native informants, fixers, etc.). La difficulté qui s’est dressée autour de la question de l’individu ici, et de la position de l’étranger dans le rapport social ici. La large question (confortable, grand lieu commun ramassant, and yet) de l'individualisme. AJ parlant de l'amour, la tendresse (my word too) ici : "shared" ("aunties" neighbours, "children") ; Sudhir Kakar expliquant des économies de l'amour et de l'intimité, dans le circuit nombreux et multi-générationnel de la joint family et des groupes de caste et sous-caste. 

Mode d'entrée donc, c'est par les appuis et les rencontres. Difficile apprentissage de ces socialités. Facilitées pourtant par l'étrange disponibilité, souplesse, que donne la situation de voyage. 

Pour New York, je pense à ces médiations. Ici même, par journalismes. Ce serait par. Le conditionnel suffit à ouvrir. Shouldering off the sense of entrapment. 

Par contre je ne trouve pas encore la trace de travaux ici sur la dureté du rapport de regard. J’aimerais savoir comment où chercher. Quite dark so far the perspective of Indian photography. Existent en tout cas des entrées remarquables, et une tradition d’entrée : Nehru avec The Discovery of India est déjà ça. Et les jeunes « non fiction » writers en anglais de ces 5 dernières années aussi. Cette jeune femme au corps nerveux, Annie Zaidi, qui a dans son sillage quelque chose qui ressemble on the cover à de la chick lit (The Bad Boy’s Guide to the Good Indian Girl, 2011, Zubaan tout de même), auteur aussi d’une série d’entretiens avec des "bandits" : 2010 Known Turf. Bantering with Bandits and Other True Tales.