mercredi 18 juillet 2012

Photographie et peuple

La photo comme entrée, et les recherches sur le peuple (passions jumelles): il s'agit peut-être avec la photo de courcircuiter les thickets de rapports de pouvoir et les systèmes de légitimation, opaques et intimidants (i.e. je n'y suis pas), et de : cut through. La photo comme coupe de la parole, et de ses nexus de pouvoir - certainement comme un silence.
La photo comme entrée dans des situations, comme étrangère. Dehors et drame, passion, de l'entrée. (Approche, écoute, c'est-à-dire s'offrir comme adoptable?) Il y a quelque chose du nostalgique : rêver un rapport vierge et à nu, sans histoire. Il y a aussi autre chose, du traversier et du passage : critique, enactment d'un savoir intime, intérieur ("the interior life of politics", Laura Pulido), de la labilité, du très-fragile, du ras où se fait le social.

De même l'art, ou la culture, ou : interruption, en-travers, des jeux sociaux. Pragmatique de la situation : son observation, son modelage, ses expérimentations. Aux risques : car il y a aussi la densité des socialités de l'art, ses règles d'autant plus contraignantes qu'elles sont sous-institutionnelles et pragmatiques. Le pouvoir y a un cours très particulier. La photo par exemple, ou toute activité d'art : à la fois se lance dans une utopie, s'occupe de façonner, de projeter son utopie (faire son public), et mise sur le désert, ou les fils, les tranches, découpées dans la critique. Espaces gagnés, pour la simple libération, ou : la vie. Et, rencontre sa tâche immédiatement, une responsabilité - puisque public il y a, et transsujet, désiré - de public. D'institutionalisation.

Constant self-institution.