mardi 19 mars 2013

Poème photographique

Je deviens citoyen.

Lieux, sections

Agenda : travail sur les associations.
ET et NM me parlent du travail de Denis Merklen sur les bibliothèques après les émeutes de 2005 - le ciblage des bibliothèques à l'intérieur des marquages axiologiques et sociaux inscrits par les émeutes.

Travail, toujours, sur les associations.

samedi 16 mars 2013

Livre

La frange que je cherche à parcourir : celle d'une fragilité de la culture. Qu'il y ait culture, société, ou pas, simulacre, vanité, dérisoire. Le ténu de la valeur, qui est aussi son commencement et sa relance. Ce qui tend l'un et l'autre de ces bords en bascule, et d'où encore l'énergie vient, autre plan encore et interruption intervention, pour déplacer ce front : la simple activité ordinaire, partout active, de sa mobilité ou mobilisation.
Lisant les fragments d'histoire des bibliothèques en Haïti au 19eme, par Patrick Tardieu -- conservateur au Petit Séminaire de Saint Martial et sa bibliothèque virtualisée en 2010 -- : la précarité extrême de l'inscription historique des institutions du livre dans le pays post révolutionnaire. On y lit clairement les dynamiques nationales du siècle : la fragmentation entre Nord et Ouest, et la césure structurante des mulâtres et noirs affranchis, projetée sur celle des instruits barrant l'accès à l'instruction de la masse. La diaspora des exilés structurante dès la fondation de la nation (colons exilés aux États-Unis), les rapports internationaux régionaux, transcoloniaux (appuis de la nation sur les États-Unis également, rapports avec la Jamaïque). La fuite des livres et la dispersion des archives. 

Canon

J'ai toujours le Canon triste. Handicap fort, tristesse de la clarity.

Il me semble que c'est, pour partie, une question de temps : pas assez de lenteur dans ma prise pour que le Canon puisse y développer sa précision, et la qualité de son rapport de lumière. Mais priorité au mode de prise ? Ou continuer l'effort de modeler la prise, de plier le corps à. D'écouter l'appareil et ce qu'il sait de la lumière.

Studio

Voir, voir! Ce plan de passion. Envie de voir, voir ce qui. ça va se dérouler maintenant pendant une période, longue et élastique, ces temporalités de la photo.
Ce qui va etre possible de recueillir, en récoltes patientes et diversement contrariées certainement, de ce qui se fait voir.

Commençant par : comment il faudra continuer à voir - et à chercher par la prochaine occasion de photo. Savoir quoi chercher, comment. Premières vues pour constituer le début d'une checklist (N. Dvir).
Et aussi : c'est ce plan qui est le photographique. Ce savoir généré, apprentissage et entrée.

Apprenant, avant tout, dans les échecs : les photos rejetées, pourquoi.

dimanche 10 mars 2013

jeudi 7 mars 2013

Paolo Woods

J'entends autour du travail de P. Woods et Arnaud Robert, de sa part et de celle de collègues que je retrouve à Port-au-Prince- Les Nantis d'Haïti. Nature et crête de discorde (jusqu'à menaces) de la controverse.

Terrain : ici avec

Certainement, apprentissage du terrain : comment les nouages se font -- ici très vite par la spécificité des socialités haïtiennes, et haïtienne envers certains désirs de connaissance des étrangers. (Ce rapport doit être à la fois hérissé, par la spécificité haïtienne, et préparé, disponible, pratiqué d'habitudes. Le rapport d'étranger structurant. Haïti pays géopolitique, et géoculturel, par des branches différentes - mais convergentes dans ce sens - de sa généalogie.) Comment l'entrée : c'est seulement ce dégagement, cette mise en possibilité, cette libération de l'imagination, qui m'importe. Et c'est sur du long cours, c'est dans le temps, dans le rapport qui se file. L'appareil devient pris dans ces mailles et tout ployé dans la relation, tout défait de son fontral invasif.

Revenir et revenir, Joe Rodriguez : j'en comprends largement, aisément, la formulation. Habiter avec, vivre avec.

Ici j'aurai simplement pu faire une deuxième entrée, une deuxième visite, dans deux situations. Tout ce qui s'apprend pourtant là. La première, simple expérience du retour. Du prolongé.

mardi 5 mars 2013

Espaces photographiques

Ce qui passe.
Se mettre là où ça passe.
Ces zones du relais. 

Blocs de gen-livre.

samedi 2 mars 2013

Chronique # 5

Ce qui s'apprend à une deuxième visite. Bien là le mystère, maillage du culturel, poussée du sens dans la transition d'un jour au suivant.

Ce qui s'apprend : ralentir.
Le goût de ça.
Quel goût ça a, quel plan du corps c'est, où on est libre des temporalités contraires du délibéré : dans ralentir. 

Nouveau petit dégagement quant à la question du rapport photographique (retrouvant tous les gens photographiés placés de dos, la nervosité du frontal, le jeu honteux du subreptice, c'est son piège du mouvement d'entrée qui ennuie, non tant sa moralité) : soit j'ai telle distance. (Depardon a posé et pensé la sienne et ne cesse de la travailler, d'en faire sa photographie.) Ce n'est pas la même chose que de poser que je n'entre pas dans la situation des "bibliothèques d'Haïti". J'y entre avec ma distance. Et je vois se faire devant moi, pas par pas, la distinction entre les moments où il s'agit de underhand, et ceux où il s'agit de ma photographie. The personal (Mansfield), et le photographique-mien. Cette ligne de crête, où j'apprends. La passion est précisément à cette crête d'apprentissage. Certaines situations font se dresser la scène du défaut moral, et je suis nez à nez devant : "moi", d'autres arrivent à se passer par, se faufiler par, une attention.

Chronique # 4

J’aime énormément ces navigations. En suis émerveillée. Les rencontres et les proche en proche. Qu’une fois l’entrée entreprise les rapports rebondissent, se poursuivent, prennent des tours de combinaison, entraînent. Rencontre ce soir au resto un jeune chercheur connaissance de B., qui vient avec un ami : lui vient d’arriver à la Fokal, pour travailler à l’enfance. Je passerai le voir, sure – ayant pu mentionner avec lui le nom d’E. T. Je vais lire au bord de la piscine, une conversation s’engage entre deux transats, AUF ?, ENS-bibliothèque, sure, je serais intéressée de rencontrer les collègues de l’AUF, de visiter…

Chronique # 3

Comment je deviens invisible – processus connu et impénétrable, imprévisible certainement.

A la Fokal cet après-midi, je me sens accueillie dans l’espace sans résistance, sans sticking out like a sore thumb. Les tables sont actives, des écoliers, des étudiants. Qu’est-ce que c’est, entre l’habitude que la bibliothèque a prise de moi (on me permet d’entrer comme personne connue, sans devoir en passer par le badge de visiteur dépôt de passeport etc.) – et l’habitude que j’ai prise de quelque chose, un apprentissage du corps très rapide, au moins pour une séquence : me sentir à l’aise, parce que j’ai frayé quelque chose de moi, un sentiment de familiarité ?
J’ai du plaisir à reprendre contact avec les gens croisés hier, je serre des mains, on échange des sourires, on fait un bout de conversation. C’est sans doute cette toute fraîche toute mince familiarité avec les acteurs de la bibliothèque qui est sentie par les lecteurs ? Et perçue comme quelque chose qui a passé un seuil, quelque chose qui est un dedans. Pas d’attention à y prêter. Je passe, près, encombrée du zoom, je clique beaucoup, je gêne un peu le passage, mais. 
Qui devient invisible ? Quel est ce sujet photographique qui a établi un premier paginus de lieu ? Moi les bibliothécaires les bibliothécants. Une première agrafe.

Too bad the shots are so terrible. Now what do we do with that ?

vendredi 1 mars 2013

Chronique, contd.

Toujours aussi difficile, ces photos préparées : difficile de savoir comment voir. Se battant les flancs.
Sans doute deux dimensions où ce discontinu peut tendre à se réduire : retour, avancée, persistance, d’une part, et editing – comprendre, compute, tisser, au visionnage de la fin de journée. Qui permet aussi d’infléchir, d’instruire, le corps. Et de préciser la checklist.Et de ralentir le regard.
Parce que les photos font bien voir. Elles montrent aussi que c’est possible.
Elles montrent, par exemple, que c’est plus près qu’il faut ; qu’est le désir. Sans parler du rapport photo : simplement la passion du près remordue de fringale. Malgré la difficulté de la lumière (il va falloir intégrer le flash, bah).

Difficulté de trouver où est cet espace photographique qui croise l’espace physique des bibliothèques, et celui, espace de situation, culturel, de cette interface fine entre histoire intellectuelle et quotidien social, au près. 
C’est de ça qu’il s’agit sans doute : et il est à inventer autant qu’à trouver, mais il doit y être. Question de savoir où planter le corps, où tendre l’écoute.

Je note les distances très résistantes où je me tiens. Et l’obséquiosité qui semble être ma stratégie spontanée, a little gushing a little sickeningsweet.

Plusieurs des interlocuteurs qui m’ont accueillie évoquent des expositions. Une réaction au photographique, je note, inattendue.

Tiens, un titre possible : « Nou bezwe bibliotek »

Checklist :
. je voudrais des chorégraphies du corps, et du bloc livre-corps
. rapprocher des livres, étagères, outils, comment
. rester dans les biblis, y lire, y passer mon temps, y vivre
. prendre le Sony aussi, pour les lumières difficile : comprendre comment y rentrer

mercredi 27 février 2013

Recueil suite

. Comment les choses prennent leur relief ; que c'est une question de relief. Par exemple en évolution par rapport à la mise à plat qu'opère internet.
Les multiples voix font émerger les facettes, en taillent les spécifications de la question.

. Direction nationale du livre, et la bibliothèque de Pacot ouverte le 18 de ce mois
. parlé, par erreur sur un canal privé, à l'ancienne directrice de la Bibliothèque nationale
. Fokal
. Bibliothèques sans frontières, les programmes, celui des Bibliotaptaps en particulier - et "malles à histoires", et et
. bibliothèque des Frères du Saint-Esprit, détruite par le séisme - on l'approchera par la parole. La conversation au téléphone seul, tout à fait brève et préliminaire, marque déjà le pathos


Question de la qualité de peuple d'un travail sur le livre. Ce qui distingue le travail ONG du travail historique local. Et ses âges d'or et ses déclins, ses pertes, dissolutions.
Comment on maille. Comment on est dans. De.

Watch what happens : note, l'accueil charmant de chacune des personnes à qui je me suis adressée.

Que faire de ces apprentissages, d'entrée (la question est sans doute fausse, c'est là que), après une longue conversation instructive et approfondie. Je m'en complexifie, I grow from it, harvesting complexity.
Non pas : comment le transformer en photo - mais : comment ça va se transformer en photo.

mardi 26 février 2013

Recueil

Ce qui s'apprend par le travail d'entrée, d'introduction :

. la nature multiple des contacts - et tout est possible. Apprentissage, étonnement et plaisir de l'apprentissage (de ces évidences qui tombent en place), de la suspension maximale, l'ouverture de l'imagination éthique à pratiquer, avec écoute. On va tisser les relations, et comprendre les dynamiques de champs. Commencer, à l'aveugle, à comprendre les zones et les relations. De ça qu'est constitué la recherche photographique. Ces frayages, et désireux de la complexité.

Qui parle.
Qui dit les bibliothèques ; dit le rapport aux livres.
Lignes des conflits éventuellement - et ici - lignes des divergences ou simplement des points de vue.

dimanche 24 février 2013

Bibliothèques : chronique

Inquiétude et nervosité quant à l’entreprise du projet photo : je n’aime pas son délibéré. Difficulté avec son délibéré. Qui marche sur un autre plan que celui du désir de voir, qui est en découverte : la recherche contemporaine de la découverte. Au bout de. 
Difficulté des ces temporalités hétérogènes, qu'il faut pourtant articuler : dont l'articulation n'est pas un dehors. 

Tiens donc, nouvelle tentacule nouveau membre à ce corpsbloc : "projet". J'ajoute. Comme question de cette temporalité multiple et déphasée.  

samedi 23 février 2013

Seuil de bibliothèque : notes

BC dit : "histoire de la lecture en Haïti". Oui, par là.

Voir aussi, images existantes, au hasard du web. 

dimanche 3 février 2013

Quiet, still

Une caractérisation qui m'a été proposée (pendant le stage avec Joe R.): "quiet, still" et : "more conceptual".
Doron Pollack aussi : "conceptual".

Un fil peut-être, par "quiet" - quelque chose comme la recherche de moments qui se développent. Plans qui examinent leurs relations. Il faut en effet peut-être en passer par cette temporalité - ou est-ce tâcher de passer à cette temporalité. De calmer, de découper le temps d'observer.

mardi 29 janvier 2013

Bloc atelier

Plaisir à ce conglomérat qui pousse et s'étend, se compose librement, autour de l'équivalence entre l'atelier comme temps et espace et le travail photo, comme entrée et percée. Puncture & suture.

Je laisse faire cette complaisance largement inoffensive - les deliaisons, le délié moral, du culturel -, avec ironie mais plus encore avec curiosité. Ces associations, ces blocs. ce que ça ramène et tisse. Ce tissu très fin, fragile et jusqu'à suspect, certainement inchoatif, du social qui lie l'ensemble en ensemble. Et continue un déroulé imaginaire qui est le savoir fin, fluet, small trickle, qui m'intéresse de la photographie.  

dimanche 27 janvier 2013

Peuple ici

'Peuple introuvable', d'accord. Dilutions du 'peuple' comme éclatement des catégories classe travail classes moyennes gauche, neutralisation de l'électorat abstentionniste, lâchage des médiations de la représentation politique, etc., soit. Ces séquences de discours dans les diagnostics d'actualité (traînant depuis des décennies).
Le peuple introuvable, mais aussi le peuple ici. Toujours ici. C'est l'ici qu'est le peuple : c'est bien ce qui fait courir la théorie. Mrs Brown story. Le peuple est toujours devant les yeux, 'ça'. Oui confondant. Et appréhensible par le photographique éventuellement, peut-être.

Je rage d'avoir manqué, aux mains du virus, la 'manifestation pour tous'  du 13 janvier. Je reviens au délice de l'étonnement, en cours à ICP, de l'offre d'une entrée auprès de militants de Ron Paul, quand j'évoque le projet OWS et plus généralement mouvements sociaux. Well sure! I loved the surprise, the jolt, flipping one wall down from vista.