Cette proportion entre l'image et la photo, d'abord je comprends toujours mieux combien elle est vaste et complexe, hypertissée et le lieu même de la photographie (location of culture) ; puis je m'étonne qu'elle soit attendue, comme impliquée dans un consensus de savoir-faire culturel, par les visiteurs invités aux expositions.
Lewis Hine : combien il y a d'espace - espace du sens, et espace profondément social, théâtre social - entre ses images classiques (classiques = rendues invisibles, figées dans leur valeur, pour l'echange, cultural tokens) qu'on a appris à lire comme pionnières du documentaire et de la photographie sociale; comme illustrations historiques, etc. On y regarde la qualité technique des premiers assouplissements de la photo pour le travail du regard, et l'état historique des tenements, des enfants au travail, des 'Men at Work', des nouvelles formes du travail, des réfugiés de l'après-guerre en 1918. Éventuellement, des formes photographiques propres à une étape de l'histoire de la photo : entre les pictorialistes et les modernistes, par exemple. Formes 'Progressive' de la photo américaine.
dimanche 5 janvier 2014
samedi 4 janvier 2014
Note - Zoe Strauss, Lewis Hine
Il faudra écrire ça --
Zoe Strauss, 10 Years, vu à ICP aujourd'hui, et aussi Lewis Hine : toujours cette pression, ce désir, ou énigme, sur la publication. Sur l'entrée et la percée. Sur l'épaisseur de la transition, l'embrayage complexe, qui fait le corps de la photographie comme entrée culturelle et travail dans l'épaisseur culturel d'un temps. Plus j'apprends et je rentre de la photo, plus je sens cet espace, ce large seuil, de toutes les négociations. Le drama de ça, qu'il soit à la dimension du "small trickle" de J. Rhys (Vivien Meyer par exemple - je découvre le volume de ses autoportraits aujourd'hui aussi, ICP bookshop -, et les multitudes de travaux obscurs tout à fait restés inconnus), ou à celles héroïques, fleuves, des grands. (Je vois Susana G. devenir ça).
Je pense à la fois aux projections de soi qui animent le désir de percée photographique, de publication - et aux entrées non publiées, en simple recherche, en présence. Instanciation de soi, qui est un autre rapport de public. Ces deux dimensions, deux énergies, ne sont pas opposées ou couplées sur un même plan, elles bifurquent et relèvent à la fois du même et d'autre chose. Comprendre ça.
Zoe Strauss - et tout ICP étrangement familier d'un coup, ces repères je les ai donc, et donc ils sont locaux, provincialisables -, à double qualité de corpus : des "portraits of strangers" (blurb), qui impliquent des entrées sociales aigües (et une écoute de bords déjà parcourus par d'autres, mais il reste à écouter), et des vues assez pedestrian, des remarques, parfois sentimentales, sur des scènes dépeuplées d'Americana de la zone.
Lewis Hine aussi, et le travail de curating (Alison Nordström, de l'Eastman House, en particulier) qui le montre : photographe par l'entrée culturelle qu'il a frayée : programmer un usage de la photo pour le "social work" qui deviendra "sociologie" ; pour la Red Cross et autres projets de philanthropie de la Progressive Era; inventant une culture et une publicabilité de la photo pour les campagnes contre le travail des enfants, pour la condamnation des tenements, puis pour le respect des travailleurs, immigrants, etc. Avant les grands épisodes de la FSA (travaux publics...), et avant les modernistes B. Abbott etc, qui feront de lui un devancier.
Zoe Strauss, 10 Years, vu à ICP aujourd'hui, et aussi Lewis Hine : toujours cette pression, ce désir, ou énigme, sur la publication. Sur l'entrée et la percée. Sur l'épaisseur de la transition, l'embrayage complexe, qui fait le corps de la photographie comme entrée culturelle et travail dans l'épaisseur culturel d'un temps. Plus j'apprends et je rentre de la photo, plus je sens cet espace, ce large seuil, de toutes les négociations. Le drama de ça, qu'il soit à la dimension du "small trickle" de J. Rhys (Vivien Meyer par exemple - je découvre le volume de ses autoportraits aujourd'hui aussi, ICP bookshop -, et les multitudes de travaux obscurs tout à fait restés inconnus), ou à celles héroïques, fleuves, des grands. (Je vois Susana G. devenir ça).
Je pense à la fois aux projections de soi qui animent le désir de percée photographique, de publication - et aux entrées non publiées, en simple recherche, en présence. Instanciation de soi, qui est un autre rapport de public. Ces deux dimensions, deux énergies, ne sont pas opposées ou couplées sur un même plan, elles bifurquent et relèvent à la fois du même et d'autre chose. Comprendre ça.
Zoe Strauss - et tout ICP étrangement familier d'un coup, ces repères je les ai donc, et donc ils sont locaux, provincialisables -, à double qualité de corpus : des "portraits of strangers" (blurb), qui impliquent des entrées sociales aigües (et une écoute de bords déjà parcourus par d'autres, mais il reste à écouter), et des vues assez pedestrian, des remarques, parfois sentimentales, sur des scènes dépeuplées d'Americana de la zone.
Lewis Hine aussi, et le travail de curating (Alison Nordström, de l'Eastman House, en particulier) qui le montre : photographe par l'entrée culturelle qu'il a frayée : programmer un usage de la photo pour le "social work" qui deviendra "sociologie" ; pour la Red Cross et autres projets de philanthropie de la Progressive Era; inventant une culture et une publicabilité de la photo pour les campagnes contre le travail des enfants, pour la condamnation des tenements, puis pour le respect des travailleurs, immigrants, etc. Avant les grands épisodes de la FSA (travaux publics...), et avant les modernistes B. Abbott etc, qui feront de lui un devancier.
lundi 21 octobre 2013
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