dimanche 6 juillet 2014

samedi 5 juillet 2014

Y. Y accoster

Par où ça passe mystère, et ce sont ces passes qui en savent mieux que moi que je cherche à écouter, me faufiler derrière elles en aspirant l'estomac autant que possible pour me faire fine et rapide.
Les pousses de désir des temps de transition du temps. Bon. Eté, goût des passes délicates qui peut se laisser sentir, quand le silence retombe un peu.

ça passe donc, par : L'Etat, d'Arnaud Robert et Paolo Woods, et par Ypsilon et comment l'écouter, comment l'approcher. Par Les Perturbés dans les lilas, Pizarnik traduit par Etienne Dobenesque. Et un temps de projection des programmes de recherche (Généalogies du mondial) pour l'an prochain, où l'affilier, dans quel espace le lancer, quel tissu l'amorcer.
Bon.
Avec Ypsilon, un instant de dégagement, comment j'aimerais m'y adresser : par la photo, accompagnement, accoster doucement comme le regard timide d'un cheval, me mettre dans les gestes et les rapports. Et le dégagement se fait dans le sens de : cet appareil que je veux glisser dans ce milieu, par l'à-côté, je sais que c'est avec une timidité de cheval, qu'on peut appeler une distance (Depardon en fait une positivité) ou un défaut de l'approche (portfolio review, qui m'éloigne d'Arles pour cette année, je digère encore ; et Susana). Mais c'est ce désert des actes culturels qui fait la zone de curiosité pour moi, qui est aussi la zone sensible du devenir et le tendre de [mes] affaires subjectives.
Le désert qui accompagne ce qui existe et qui s'affirme, dans l'éclosion incertaine, avec une grâce d'embryon c'est-à-dire un peu monstrueuse et entièrement inquiétante. Critique : sur la crête de la valeur, puis elle va tomber, se poser. Du côté du dérisoire ou de celui d'un sens inattendu ; il aura tâtonné improvisé une détermination, un quelque chose.
Cette zone d'émotion qui est le membre commun de ce que je photographie et de moi mon corps "ma vie". Corps commun de ce que je photographie et ce que photographie je.

samedi 19 avril 2014

dimanche 6 avril 2014

dimanche 2 mars 2014

Paris, mars


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Paris mars



March


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Physique du regard - gêne

Sortant de Ponte City :
L'oeil, bien sûr, invité - et bien sûr immédiatement politique, peuple. On passe par l'avenue de Clichy justement.

Mais aussi ceci que je reconnais de loin anciennement, mais que j'ai en mire en ce moment : l'immense majorité de vues qui sont inacceptables et invues, en particulier parce qu'elles sont dans le profil, dans les angles gênants. Gêne. Qui est aussi le grand espace de liberté. Les tangentes. Les torve.
(Pas sans lien d'ailleurs avec les photos trouvées, les vernaculaires, "ratées" ou même pas).
Dans le fil du regard, au contraire du plan de l'objet. Montrer le regard. Ce aussi qu'on refoule, qu'on insignifie.

Je ne sais pas bien comment ça se place, avec le reste des continuités - comment appeler ces thèmes autrement que par le simple fait de leur insistance, je les vois se présenter à nouveau, je les répète, j'y suis de nouveau. Tant pis, je prends la photo, je fais la maille, je savais déjà, ça m'arrive encore, c'est ça qui arrive.

Ponte City

Michael Subotzky & Patrick Waterhouse, Ponte City, 2008-2013 © Magnum Photos
http://www.le-bal.fr/fr/mh/les-expositions/ponte-city/
Vues de l'expo.

Quelque chose avec ces nouveaux travaux dans la zone du, vers, le documentaire. Des explorations des expériences, souple, une liberté - roaming - et pourtant des fils, une école ou un temps.
Passent souvent par une archéologie, parfois esthétiste - un pathos facile à gagner, une fois repéré et acculturé. Documents, bribes, archives de travaux aléatoires, natifs, d'archive - de ce type de relais de B. Abbott montrant Atget. Et archives de photos "art moyen", "populaire", vernaculaire, la vie des gens. La vie des gens avec la photo ; avec des photos.

La zone en jeu est, plus précisément, celle de la validation la publication de ce type de travaux. Geste du Bal, geste de commissariat et d'attention aux poussées du culturel. De sémantisation, dans le fils des histoires du regard et des formations. Montrer ça. Considérer, apprécier ça comme du vif de la photo (ou même, autre chose, les "moyens plastiques" aisément dépassés, dans l'attention aux inventivités des frayages).

Ici particulièrement labile, mobile, un composé qui tire extrêmement, tient dans un ensemble extrêmement laxe l'hétérogène, le centrifuge. Beaucoup de place pour méandrer, se demander, flotter, entre ces plans ; avec des creux des no man's land entre les pôles les formes. Ce qui tient tient d'un propos, on espère que ce n'est pas ça (mot d'ordre : Afrique du sud) ; on espère que ça tient.

Ida

Ida, Pawel Pawlikovski. Enseigne beaucoup de la qualité du cinéma, de la photographie, de la formation symbolique dans une œuvre.
Infiniment lisible, une visibilité impressionnante. Qui amène à l'idée, la proposition, de définir le cinéma / toute œuvre par cette qualité : inventer des visibilités, lisibilités.
Visibilité : l'épuré avec sa fonction d'articulation exacte plutôt qu'esthétique, par exemple povera ou minimaliste ou. Comme déclencheur de mises en rapport éclatantes, à lignes parfaitement simples alors qu'il s'agit de l'épaisseur dramatique des fourrés historiques, Pologne 2ème guerre mondiale et société soviétique d'après-guerre. Les traits simples, qui soulignent ou mettent en résonance les masses d'émotion politique-historique, traversant chaque scène. Le temps d'imaginer, aussi : le temps de laisser l'imagination faire ses voyages, ses calculs des implications, ses circulations dans la cadence dramatique alentie et dépouillée.
Les intertextes aussi, puissants : le noir et blanc a aussi cette fonction, encore une fois non esthétique. Vues de forêt, marche dans des forêts en hiver, glaçantes d'histoire à fond multiple (des documents historiques aux générations de film fiction et documentaire, des investigations photographiques depuis aux tréfonds des usages historiques et anthropologiques de la forêt, des ogres historiques mis en contes 'populaires'.) Emmanuel Berry, Paysages à l'entour : Auschwitz / Oswięcim.  

Cadre presque carré, qui ralentit et arrête. Cadrages très bas, les visages et les scènes au tout bas, avec ces immenses au-dessus, sans la chronologie des formats allongés, à évocation narrative. Évocation du 6 x 6, aussi - je ne me rends pas compte si c'est une évocation culturelle ou qui m'est personnelle, sur ça. Très ici, très dans le temps dans la scène, qui met l'histoire en scène de manière très particulière ; difficile d'analyser le comment exactement.

L'expansion des significations des éléments de narration aussi. Sens foisonnant du retour au couvent, sens au contraire simplifié jusqu'au type, au radical rencontré dans les symboliques de contes ou des moralités de l'histoire, de la rencontre avec le jeune homme, déployée sur le mode du "a potom".
Scène estomacante de la défenestration. Composition du dramatis personnae : Qui souffre?

jeudi 20 février 2014

Où ça se passe

Question de : où ça se passe.
Il s'agit de : où aller poser le regard, dans quelles situations de photo. Chercher.
Je pense aux aventures époustouflantes de Susana.

Question aussi de : quand on a le bonheur de voir venir la photographie. Rare ces temps-ci. Mais ce ne peut être que 'de' la laisser venir, la laisser venir me chercher. Elle saura quand je peux, quand j'y suis. 

jeudi 30 janvier 2014