jeudi 7 mars 2013

Paolo Woods

J'entends autour du travail de P. Woods et Arnaud Robert, de sa part et de celle de collègues que je retrouve à Port-au-Prince- Les Nantis d'Haïti. Nature et crête de discorde (jusqu'à menaces) de la controverse.

Terrain : ici avec

Certainement, apprentissage du terrain : comment les nouages se font -- ici très vite par la spécificité des socialités haïtiennes, et haïtienne envers certains désirs de connaissance des étrangers. (Ce rapport doit être à la fois hérissé, par la spécificité haïtienne, et préparé, disponible, pratiqué d'habitudes. Le rapport d'étranger structurant. Haïti pays géopolitique, et géoculturel, par des branches différentes - mais convergentes dans ce sens - de sa généalogie.) Comment l'entrée : c'est seulement ce dégagement, cette mise en possibilité, cette libération de l'imagination, qui m'importe. Et c'est sur du long cours, c'est dans le temps, dans le rapport qui se file. L'appareil devient pris dans ces mailles et tout ployé dans la relation, tout défait de son fontral invasif.

Revenir et revenir, Joe Rodriguez : j'en comprends largement, aisément, la formulation. Habiter avec, vivre avec.

Ici j'aurai simplement pu faire une deuxième entrée, une deuxième visite, dans deux situations. Tout ce qui s'apprend pourtant là. La première, simple expérience du retour. Du prolongé.

mardi 5 mars 2013

Espaces photographiques

Ce qui passe.
Se mettre là où ça passe.
Ces zones du relais. 

Blocs de gen-livre.

samedi 2 mars 2013

Chronique # 5

Ce qui s'apprend à une deuxième visite. Bien là le mystère, maillage du culturel, poussée du sens dans la transition d'un jour au suivant.

Ce qui s'apprend : ralentir.
Le goût de ça.
Quel goût ça a, quel plan du corps c'est, où on est libre des temporalités contraires du délibéré : dans ralentir. 

Nouveau petit dégagement quant à la question du rapport photographique (retrouvant tous les gens photographiés placés de dos, la nervosité du frontal, le jeu honteux du subreptice, c'est son piège du mouvement d'entrée qui ennuie, non tant sa moralité) : soit j'ai telle distance. (Depardon a posé et pensé la sienne et ne cesse de la travailler, d'en faire sa photographie.) Ce n'est pas la même chose que de poser que je n'entre pas dans la situation des "bibliothèques d'Haïti". J'y entre avec ma distance. Et je vois se faire devant moi, pas par pas, la distinction entre les moments où il s'agit de underhand, et ceux où il s'agit de ma photographie. The personal (Mansfield), et le photographique-mien. Cette ligne de crête, où j'apprends. La passion est précisément à cette crête d'apprentissage. Certaines situations font se dresser la scène du défaut moral, et je suis nez à nez devant : "moi", d'autres arrivent à se passer par, se faufiler par, une attention.

Chronique # 4

J’aime énormément ces navigations. En suis émerveillée. Les rencontres et les proche en proche. Qu’une fois l’entrée entreprise les rapports rebondissent, se poursuivent, prennent des tours de combinaison, entraînent. Rencontre ce soir au resto un jeune chercheur connaissance de B., qui vient avec un ami : lui vient d’arriver à la Fokal, pour travailler à l’enfance. Je passerai le voir, sure – ayant pu mentionner avec lui le nom d’E. T. Je vais lire au bord de la piscine, une conversation s’engage entre deux transats, AUF ?, ENS-bibliothèque, sure, je serais intéressée de rencontrer les collègues de l’AUF, de visiter…

Chronique # 3

Comment je deviens invisible – processus connu et impénétrable, imprévisible certainement.

A la Fokal cet après-midi, je me sens accueillie dans l’espace sans résistance, sans sticking out like a sore thumb. Les tables sont actives, des écoliers, des étudiants. Qu’est-ce que c’est, entre l’habitude que la bibliothèque a prise de moi (on me permet d’entrer comme personne connue, sans devoir en passer par le badge de visiteur dépôt de passeport etc.) – et l’habitude que j’ai prise de quelque chose, un apprentissage du corps très rapide, au moins pour une séquence : me sentir à l’aise, parce que j’ai frayé quelque chose de moi, un sentiment de familiarité ?
J’ai du plaisir à reprendre contact avec les gens croisés hier, je serre des mains, on échange des sourires, on fait un bout de conversation. C’est sans doute cette toute fraîche toute mince familiarité avec les acteurs de la bibliothèque qui est sentie par les lecteurs ? Et perçue comme quelque chose qui a passé un seuil, quelque chose qui est un dedans. Pas d’attention à y prêter. Je passe, près, encombrée du zoom, je clique beaucoup, je gêne un peu le passage, mais. 
Qui devient invisible ? Quel est ce sujet photographique qui a établi un premier paginus de lieu ? Moi les bibliothécaires les bibliothécants. Une première agrafe.

Too bad the shots are so terrible. Now what do we do with that ?

vendredi 1 mars 2013

Chronique, contd.

Toujours aussi difficile, ces photos préparées : difficile de savoir comment voir. Se battant les flancs.
Sans doute deux dimensions où ce discontinu peut tendre à se réduire : retour, avancée, persistance, d’une part, et editing – comprendre, compute, tisser, au visionnage de la fin de journée. Qui permet aussi d’infléchir, d’instruire, le corps. Et de préciser la checklist.Et de ralentir le regard.
Parce que les photos font bien voir. Elles montrent aussi que c’est possible.
Elles montrent, par exemple, que c’est plus près qu’il faut ; qu’est le désir. Sans parler du rapport photo : simplement la passion du près remordue de fringale. Malgré la difficulté de la lumière (il va falloir intégrer le flash, bah).

Difficulté de trouver où est cet espace photographique qui croise l’espace physique des bibliothèques, et celui, espace de situation, culturel, de cette interface fine entre histoire intellectuelle et quotidien social, au près. 
C’est de ça qu’il s’agit sans doute : et il est à inventer autant qu’à trouver, mais il doit y être. Question de savoir où planter le corps, où tendre l’écoute.

Je note les distances très résistantes où je me tiens. Et l’obséquiosité qui semble être ma stratégie spontanée, a little gushing a little sickeningsweet.

Plusieurs des interlocuteurs qui m’ont accueillie évoquent des expositions. Une réaction au photographique, je note, inattendue.

Tiens, un titre possible : « Nou bezwe bibliotek »

Checklist :
. je voudrais des chorégraphies du corps, et du bloc livre-corps
. rapprocher des livres, étagères, outils, comment
. rester dans les biblis, y lire, y passer mon temps, y vivre
. prendre le Sony aussi, pour les lumières difficile : comprendre comment y rentrer

mercredi 27 février 2013

Recueil suite

. Comment les choses prennent leur relief ; que c'est une question de relief. Par exemple en évolution par rapport à la mise à plat qu'opère internet.
Les multiples voix font émerger les facettes, en taillent les spécifications de la question.

. Direction nationale du livre, et la bibliothèque de Pacot ouverte le 18 de ce mois
. parlé, par erreur sur un canal privé, à l'ancienne directrice de la Bibliothèque nationale
. Fokal
. Bibliothèques sans frontières, les programmes, celui des Bibliotaptaps en particulier - et "malles à histoires", et et
. bibliothèque des Frères du Saint-Esprit, détruite par le séisme - on l'approchera par la parole. La conversation au téléphone seul, tout à fait brève et préliminaire, marque déjà le pathos


Question de la qualité de peuple d'un travail sur le livre. Ce qui distingue le travail ONG du travail historique local. Et ses âges d'or et ses déclins, ses pertes, dissolutions.
Comment on maille. Comment on est dans. De.

Watch what happens : note, l'accueil charmant de chacune des personnes à qui je me suis adressée.

Que faire de ces apprentissages, d'entrée (la question est sans doute fausse, c'est là que), après une longue conversation instructive et approfondie. Je m'en complexifie, I grow from it, harvesting complexity.
Non pas : comment le transformer en photo - mais : comment ça va se transformer en photo.

mardi 26 février 2013

Recueil

Ce qui s'apprend par le travail d'entrée, d'introduction :

. la nature multiple des contacts - et tout est possible. Apprentissage, étonnement et plaisir de l'apprentissage (de ces évidences qui tombent en place), de la suspension maximale, l'ouverture de l'imagination éthique à pratiquer, avec écoute. On va tisser les relations, et comprendre les dynamiques de champs. Commencer, à l'aveugle, à comprendre les zones et les relations. De ça qu'est constitué la recherche photographique. Ces frayages, et désireux de la complexité.

Qui parle.
Qui dit les bibliothèques ; dit le rapport aux livres.
Lignes des conflits éventuellement - et ici - lignes des divergences ou simplement des points de vue.

dimanche 24 février 2013

Bibliothèques : chronique

Inquiétude et nervosité quant à l’entreprise du projet photo : je n’aime pas son délibéré. Difficulté avec son délibéré. Qui marche sur un autre plan que celui du désir de voir, qui est en découverte : la recherche contemporaine de la découverte. Au bout de. 
Difficulté des ces temporalités hétérogènes, qu'il faut pourtant articuler : dont l'articulation n'est pas un dehors. 

Tiens donc, nouvelle tentacule nouveau membre à ce corpsbloc : "projet". J'ajoute. Comme question de cette temporalité multiple et déphasée.  

samedi 23 février 2013

Seuil de bibliothèque : notes

BC dit : "histoire de la lecture en Haïti". Oui, par là.

Voir aussi, images existantes, au hasard du web. 

dimanche 3 février 2013

Quiet, still

Une caractérisation qui m'a été proposée (pendant le stage avec Joe R.): "quiet, still" et : "more conceptual".
Doron Pollack aussi : "conceptual".

Un fil peut-être, par "quiet" - quelque chose comme la recherche de moments qui se développent. Plans qui examinent leurs relations. Il faut en effet peut-être en passer par cette temporalité - ou est-ce tâcher de passer à cette temporalité. De calmer, de découper le temps d'observer.

mardi 29 janvier 2013

Bloc atelier

Plaisir à ce conglomérat qui pousse et s'étend, se compose librement, autour de l'équivalence entre l'atelier comme temps et espace et le travail photo, comme entrée et percée. Puncture & suture.

Je laisse faire cette complaisance largement inoffensive - les deliaisons, le délié moral, du culturel -, avec ironie mais plus encore avec curiosité. Ces associations, ces blocs. ce que ça ramène et tisse. Ce tissu très fin, fragile et jusqu'à suspect, certainement inchoatif, du social qui lie l'ensemble en ensemble. Et continue un déroulé imaginaire qui est le savoir fin, fluet, small trickle, qui m'intéresse de la photographie.  

dimanche 27 janvier 2013

Peuple ici

'Peuple introuvable', d'accord. Dilutions du 'peuple' comme éclatement des catégories classe travail classes moyennes gauche, neutralisation de l'électorat abstentionniste, lâchage des médiations de la représentation politique, etc., soit. Ces séquences de discours dans les diagnostics d'actualité (traînant depuis des décennies).
Le peuple introuvable, mais aussi le peuple ici. Toujours ici. C'est l'ici qu'est le peuple : c'est bien ce qui fait courir la théorie. Mrs Brown story. Le peuple est toujours devant les yeux, 'ça'. Oui confondant. Et appréhensible par le photographique éventuellement, peut-être.

Je rage d'avoir manqué, aux mains du virus, la 'manifestation pour tous'  du 13 janvier. Je reviens au délice de l'étonnement, en cours à ICP, de l'offre d'une entrée auprès de militants de Ron Paul, quand j'évoque le projet OWS et plus généralement mouvements sociaux. Well sure! I loved the surprise, the jolt, flipping one wall down from vista. 

samedi 26 janvier 2013

Être photographe

Cette petite fracture ce mince déport : acquérir un écran pro. Tout l'atelier tourne autour de ça, clé de voûte et nerf du sens.
Ce que ça fracture, avec délice, d'une identité sociale : de la doubler de cette projection d'appartenance, cette intrigue d'identité. Être dans la scène et dans le bord de la coulisse, looking in. Looking on. And slicing away in between the layers of narrative. 

jeudi 24 janvier 2013

Temps

C'est - un rapport au temps, étonnamment. La qualité de déplacement acquise avec l'atelier.

lundi 21 janvier 2013

Terri Weissman, à partir de B. Abbott

Terri Weissman, auteur de The Realisms of Berenice Abbot. Documentary Photography and Political Action, U California P, 2011, travaille sur un projet " This is What Democracy Looks Like. Freedom, Action and Revolutionary Dreams ". Note. 

dimanche 20 janvier 2013

Être photographe

Continuant d'être étonnée de ces mouvements, tropismes, qui accompagnent mon temps photographique depuis 2006 mais aussi la séquence des derniers mois avec la décision du studio, comme une légère rupture, un changement de qualité, glissement imprévu du terrain.
'Straddling', aussi, être plusieurs. Je m'amuse de sentir les shifts mobiles, passant, qui me font changer de corps dans des temps qui restent emmêlés : différentes sensations de la tenue du corps, différents réflexes de vêtement, et donc de démarche, de façon de projeter le corps dans l'espace-social. J'ai ce régal de l'observer, qui fait de la photo cette respiration mobile de liberté - des timidités fragilités narcissiques. 
Être photographe : bien entendu, aucun titre à ça, mais ce passage est pourtant un entitrement. Ce qui se passe quand. (Voilà ! Cette qualité de subjectivation, cet 'impersonal' cherché par Mansfield, cette pichenette de libération, qui est aussi un arrachement d'effort considérable.) Breaking rank (Woolf : breaking the molds, continuously - the 'appalling effort' of it, and the free-ranging, naturalness, of it too.)
Entitrement culturel. Processus très particulier. Avec ensuite toutes ses implications déroulées, faisant long feu ou non, développant loin ou non. I don't mind the small trickle, Jean Rhys's in view of the awed knowledge of the major lakes existing. Je m'amuse de ces effets, de ce qui se passe. J'en ai une jubilation - une joie - à la fois analytique et savourée. Growing & learning. 

mercredi 16 janvier 2013

Rapport photographique

Photographie : je me fraye un chemin.
Une entrée.

dimanche 13 janvier 2013